
« Le néoprène a du style : Quand la combinaison rencontre la haute couture »
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L'avènement des sports et des loisirs a tout d’abord été assez misogyne. La petite reine imposait à ses princesses de longues jupes aussi affriolantes que les rideaux du salon de ma grand-mère, et la natation ne tolérait ses sirènes que revêtues d'informes robes de bains directement inspirées des couvents de Bénédictines.
Heureusement, à force de luttes émancipatrices et de performances athlétiques, les cyclistes ont maintenant des cuissards techniques du plus bel effet et les nageuses ont poussé leur libération jusqu’au bikini, en passant par tous les styles de maillots imaginables.
La plongée, la chasse sous-marine et l’apnée n’ont pas été en reste et c’est ainsi que depuis les années 50, le néoprène a connu sa propre révolution fashion, passant de l’austère équipement de survie au défilé de plage ou de podium !
Accrochez vos ceintures (de plomb), on vous raconte tout ça…

Tout commence en 1931, avec l’invention du néoprène par DuPont.
Années 1950 : le noir intégral, version “commando Hubert”
En 1952, les frères Beuchat commencent à populariser le néoprène, à l'époque, c'est une nouveauté. Ceci dit, les plongeuses ressemblent davantage à des agents secrets qu’à des icônes glamour. Les combinaisons sont épaisses, noires, et taillées comme des sacs de couchage étanches. Pas de coupe féminine, pas de couleurs, on est encore loin du prêt-à-plonger.
Années 1960 : les pionnières et les premières “Miss Scuba”
Les activités subaquatiques se développent, la clientèle féminine aussi. Les fabricants proposent enfin des combinaisons adaptées aux formes des plongeuses. Les magazines spécialisés surfent sur la vague et organisent des concours de “Miss Scuba” en Californie : une sorte de mélange improbable entre James Bond Girl et salon nautique. Pas encore du Chanel, mais déjà du spectacle.
Années 1970 : couleurs et libération
Cousteau envahit les écrans télé. Les plongeuses se parent de bandes rouges, jaunes et bleues. Les salons nautiques deviennent des mini Fashion Weeks aquatiques, avec des défilés de combinaisons. Les plongeurs de la Calypso sont en argenté, les stars de l’océanographie féminine, Sylvia Earl en tête, plongent également en couleur. Côté matériaux, la société japonaise Yamamoto est fondée en 1971, elle développera des années plus tard le néoprène ultra-souple à cellules fermées (culte chez les apnéistes).
Années 1980 : fluo, glamour et… Robin Piccone
C’est l’explosion technicolor : le néoprène devient fluo, rose, violet, turquoise, et surtout sexy. C’est là qu’entre en scène Robin Piccone, styliste californienne de génie, qui collabore avec Body Glove. Elle prend la combinaison (jusqu’ici sobre et fonctionnelle) et en fait une icône mode : coupes ajustées et audacieuses, couleurs néon à faire pâlir un surligneur Stabilo, zips apparents et assumés.
Ses créations séduisent les surfeuses, les plongeuses… et les magazines. Pour la première fois, la combinaison sort de l’eau pour entrer dans la culture pop. Piccone transforme littéralement le néoprène en accessoire de séduction.
Années 1990 : le néoprène “sport chic”
Les marques de surf (Rip Curl, Billabong, O’Neill) reprennent le flambeau. La combinaison devient une seconde peau, parfois détournée comme vêtement de ville. C’est aussi l’âge d’or des pubs sexy dans Surfer Magazine, où les combinaisons signées Piccone deviennent cultes.
Années 2000 : le néoprène joue les divas
Les progrès des matériaux permettent toutes les innovations : coupe zippée devant, couleurs métalliques, éditions limitées avec motifs géométriques, fleuris, psychédéliques. Les concours de beauté liés à l’océan (comme Miss Scuba International, crée en 2011 en Malaisie) reprennent l’esprit des années 60. Au fait, c’est dans les années 2000 que nous commençons à fabriquer des combinaisons !
Années 2010 à aujourd’hui : entre haute couture et lifestyle Instagram
Deux mondes coexistent:
- Les combinaisons ultra techniques pour apnéistes et plongeuses profondes.
- Les combinaisons fashionisées, qui flirtent avec la haute couture : des créateurs indépendants à Bali ou en Californie customisent des wetsuits comme de véritables “statement pieces”.
Côté podiums, Chanel, Dior ou Alexander Wang s’approprient le néoprène pour en faire des robes structurées.
Bref, la combinaison féminine n’est plus seulement utilitaire, c’est aussi un morceau d’histoire de la mode.
Et Trudive dans tout ça ? Depuis 2018 et la création officielle de notre marque, nous unissons le meilleur des deux mondes. Nous sommes fiers et forts de notre savoir-faire et de nos origines asiatiques, ancrées dans le hot spot contemporain du style subaquatique et des accros d’Instagram. Laissez vous tenter, je serai là pour vous guider !
Alexandre